Je ne sais pas quoi dire à mon psy : c'est grave ?

Si vous avez déjà consulté un psychologue ou que vous vous apprêtez à le faire, il est possible que cette inquiétude vous ai traversé : « Je ne sais pas quoi dire à mon psy ! »

Après le syndrome de la page blanche, le syndrome de la parole fantôme…

Ne vous inquiétez pas, cela peut arriver ! 

"Je ne sais pas quoi dire à mon psy"

Il est 14h20. La séance approche. Le rendez-vous est inscrit depuis longtemps dans votre agenda, mais, sur le trajet, dans votre voiture, tout à coup, c’est la panique. Le stress s’installe, vous commencez à vous poser des questions : « Et si je n’avais rien à dire ? » « Je vais avoir l’air bête si je ne parle pas. » « Que va penser mon psy si je reste là, sans savoir quoi dire ? »

Ah, cette scène familière… Vous voilà plongé dans un tourbillon mental où le silence semble être la pire des options. « Je ne sais pas quoi dire à mon psy » ! Voilà la pensée qui vous traverse. Vous vous demandez s’il est acceptable de rester muet face à votre psychologue.

Après tout, vous avez pris le temps de vous déplacer, le rendez-vous est pris, vous avez même payé… Et maintenant, vous vous retrouvez dans cette salle d’attente, le regard fixé sur la porte, en attendant que votre psychologue apparaisse pour vous inviter à entrer.

Vous ne pouvez pas vous empêcher de repenser à tout ce que vous auriez dû préparer, à tout ce que vous vouliez dire. Et pourtant… rien ne vient.

Le silence n’est pas une catastrophe

D’abord, sachez qu’il n’y a rien de mal à cela. Si vous êtes ici, c’est que vous avez décidé de faire quelque chose pour vous-même, et ça, c’est déjà un grand pas. Mais il est vrai qu’un rendez-vous avec un psy peut parfois créer un léger blocage, surtout quand on ne sait pas par où commencer. Vous pouvez avoir l’impression de devoir absolument « raconter votre vie » ou « tout déballer », mais en réalité, il n’y a aucune obligation. Et surtout, il n’y a pas de « bonne » ou « mauvaise » façon de faire !

Je ne sais pas quoi dire à mon psy, et je me sens nul… Stoppez cette pensée ! Le silence ne doit pas être perçu comme un échec. Au contraire, le silence est souvent un espace où les choses se jouent. C’est un moment pour l’introspection. Cela signifie simplement que votre esprit a besoin d’un peu plus de temps pour formuler ce qu’il ressent ou ce qu’il vit. Un psychologue, c’est quelqu’un qui sait accompagner cet espace de vide sans  vous mettre la pression. Il ou elle saura vous guider pour que ce silence devienne un terrain fertile pour la réflexion.

Pourquoi vous n’avez pas à « tout dire » tout de suite ?

Beaucoup de personnes arrivent en séance avec la pression de devoir « tout déballer ». Pourtant, il n’est pas nécessaire de tout expliquer d’un coup. Si vous avez le sentiment de ne pas savoir par où commencer, rassurez-vous, il est tout à fait acceptable de dire : « Je ne sais pas par où commencer ». Cette simple phrase est déjà un début de discussion, et elle en dit beaucoup. Cela ouvre la porte à l’exploration de ce qui vous bloque. Ce n’est pas grave si vous n’avez pas un récit détaillé à raconter. Le travail de votre psychologue est de vous aider à mettre des mots sur ce que vous ressentez, même si ces mots sont flous ou épars.

Le but de la thérapie, c’est de pouvoir prendre le temps de décomposer les pensées et les émotions qui vous traversent. Parfois, il suffit de poser une simple question comme : « Comment vous sentez-vous en ce moment ? », et tout peut commencer à s’éclairer petit à petit. Il n’est pas nécessaire de faire un exposé. L’essentiel est d’être sincère et de permettre à votre psychologue d’être un guide dans ce processus de découverte intérieure.

La peur de "ne pas dire la bonne chose"

« Et si ce que je dis n’a pas de sens ? » Voilà une autre grande question que vous pourriez vous poser. Pas de panique, encore une fois. Vous ne devez pas être parfait. Ce qui compte, c’est l’authenticité. Les « bons mots » n’existent pas dans une séance de psy. Ce qui compte, c’est ce que vous ressentez à l’instant T. Votre psy est formé pour vous accompagner dans l’exploration de vos émotions, même si elles ne sont pas formulées de la manière la plus précise possible. Dites ce qui vous traverse. C’est souvent dans le désordre, dans les mots maladroits, que la vérité émerge.

Rappelez-vous toujours ceci :  le psychologue n’est pas là pour juger, mais pour comprendre. Il ou elle est là pour vous aider à mettre en lumière ce qui se cache dans l’ombre de votre esprit. Même si vous avez l’impression de ne rien dire de « concret », sachez que ce que vous ressentez est déjà une étape importante. Vous n’êtes pas là pour réussir un examen de communication, mais pour avancer sur un chemin de guérison. Et parfois, il faut juste du temps et de l’espace pour que les choses se précisent.

Les clés pour débuter la séance :

  1. Acceptez votre appréhension. C’est tout à fait normal d’avoir des moments d’hésitation, et c’est même un signe que vous êtes conscient de ce que vous ressentez. Ne luttez pas contre cette nervosité, elle est humaine. Au contraire, accueillez-la comme un indice de votre volonté de comprendre ce qui se passe à l’intérieur de vous. D’ailleurs, vous pouvez en faire part à votre psychologue (ce sera un élément intéressant, peut-être source d’une discussion riche !)

  2. Racontez vos ressentis du moment présent. Vous n’avez pas besoin d’avoir une histoire à raconter. Parfois, il suffit de décrire comment vous vous sentez aujourd’hui. Parlez de vos émotions immédiates, de votre fatigue, de votre anxiété, de vos joies, de vos préoccupations.

  3. Ne vous forcez pas à « tout dire ». Les séances se construisent petit à petit, et les premières minutes sont souvent l’occasion de mettre en place un climat de confiance, d’expliquer vos attentes ou même de poser des questions sur le processus thérapeutique.

  4. Lancez une réflexion sur ce que vous vivez. Si vous ne savez pas par où commencer, vous pouvez toujours partager une question ou une réflexion qui vous trotte dans la tête. « Je me demande souvent pourquoi je réagis comme ça dans telle situation », ou « J’ai du mal à comprendre mes émotions en ce moment ». Ces petites graines semées au début d’une séance peuvent ouvrir un champ de possibilités incroyables.

Pas besoin d’un événement majeur pour que la séance soit enrichissante

Beaucoup de gens pensent que les séances de thérapie ne sont utiles que lorsqu’on traverse une crise ou qu’un événement bouleversant vient secouer notre quotidien. « Je dois attendre d’avoir un problème sérieux pour consulter, sinon ce ne sera pas utile », vous pourriez vous dire. Pourtant, c’est totalement faux. Même quand on ne vit rien de particulièrement intense ou traumatique, une séance peut être extrêmement riche. 

En réalité, beaucoup de personnes commencent à consulter simplement pour mieux se comprendre, prendre un moment pour explorer leur vie intérieure, sans qu’un événement marquant vienne déclencher cette démarche. Parfois, ce sont les petites choses, celles qui semblent anodines au quotidien, qui méritent d’être explorées. 

Une pensée récurrente, un sentiment de malaise général ou même des questions existentielles qui apparaissent sans raison apparente peuvent être des points de départ intéressants. En abordant ces sujets « simples », la séance devient un espace de réflexion qui permet de mieux comprendre ses pensées et ses émotions, même sans un événement extérieur majeur. 

Au final, la thérapie n’est pas réservée aux grandes tempêtes, elle est tout aussi bénéfique pour naviguer dans les eaux calmes de la vie quotidienne.

"Je ne sais pas quoi dire à mon psy" - Le mot de la fin

Finalement, souvenez-vous que, en thérapie, ce n’est pas la quantité de paroles qui compte, mais la qualité de la démarche. Le but n’est pas d’avoir une « conversation parfaite » ou de dire les bonnes choses. Il s’agit de vous donner la chance d’explorer, de découvrir des aspects de vous-même qui sont encore flous. Il n’y a pas de mauvais début, il n’y a pas de mauvais moment pour commencer. Ce qui compte, c’est la sincérité de votre démarche, et ça, votre psychologue le sait.

Alors, la prochaine fois que vous vous retrouverez face à ce vide avant une séance, et que vous vous direz « je ne sais pas quoi dire à mon psy », respirez profondément, et ne culpabilisez pas. Ce que vous vivez est normal, il n’y a rien de grave à cela.

Certains patients se demandent : et si cette impression persiste ? Et si je ne sais jamais quoi dire lors de mes séances ?

Si c’est votre cas, je vous conseille d’en parler ouvertement à votre thérapeute. Parlez lui de cette difficulté, en toute transparence. Le simple fait de le dire viendra déjà alléger un poids en vous.

Rappelez-vous toujours que la séance est votre espace, à vous, et que c’est vous qui en faites ce que vous voulez. Vous pouvez vous sentir libre d’y exprimez tout ce que vous voulez, sans gêne ni honte.

Le psychologue est tenu au secret professionnel, et tout ce qui se dit en séance reste strictement confidentiel : s’il y a bien un endroit où vous pouvez vous lâcher, c’est bien le bureau de votre psy !

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