Comment lâcher prise ? 7 techniques efficaces

Le lâcher-prise, tout le monde en parle. On le retrouve dans les livres de développement personnel, et il n’est pas rare d’entendre un proche nous conseiller : « Allez, lâche prise ! » quand le stress nous envahit. Plus facile à dire qu’à faire, non ?

Vous savez que ce serait bénéfique pour vous, mais une question demeure : comment lâcher prise ?  Comment transformer ce concept en une réalité concrète dans votre quotidien ?

Dans cet article, je vous partage mes conseils de psychologue pour apprendre, étape par étape, à relâcher le contrôle et à trouver plus de sérénité.

1.Le lâcher-prise, c’est quoi ?

Le lâcher-prise est souvent mal compris. Beaucoup l’associent à une forme de passivité ou d’abandon, comme si lâcher prise signifiait « ne plus rien faire » ou « ne plus rien ressentir ». Or, en psychologie, ce concept a une autre signification : lâcher prise, c’est accepter la réalité telle qu’elle est, sans chercher à la contrôler à tout prix.

 

Le lâcher-prise repose sur une idée centrale : nous souffrons moins quand nous cessons de lutter contre ce qui échappe à notre contrôle. Ce principe est largement exploré dans plusieurs courants psychologiques :

  • La thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT) parle de « l’acceptation psychologique » : plutôt que de se battre contre des pensées négatives ou des émotions désagréables, il s’agit de leur faire une place, sans les laisser nous envahir.
  • La pleine conscience, issue des approches cognitivo-comportementales, invite à observer nos pensées et émotions comme des nuages ​​qui passent, sans s’y accrocher.
  • Les théories de l’attachement et du contrôle expliquent que l’humain cherche naturellement à maîtriser son environnement pour se rassurer. Mais lorsque ce besoin de contrôle devient excessif, il devient source d’anxiété et d’épuisement.

Alors, si vous vous demandez comment lâcher prise, ce n’est pas « baisser les bras ». C’est plutôt faire la paix avec ce qui ne dépend pas de nous pour mieux investir notre énergie dans ce qu’on peut réellement changer. Cela demande du temps, mais c’est un apprentissage clé pour retrouver une forme de liberté intérieure.

2. Pratiquer la pleine conscience et l'acceptation

L’un des moyens les plus efficaces pour apprendre à lâcher prise est d’adopter une posture d’acceptation face à nos pensées, émotions et situations extérieures. Cela ne signifie pas subir passivement ce qui nous arrive, mais plutôt arrêter de résister inutilement à ce qui est hors de notre contrôle.

C’est ce que nous apprend à faire la pleine conscience, inspirée des traditions méditatives et largement intégrée aux thérapies modernes. Elle nous enseigne comment être présent à l’instant sans nous laisser emporter par nos pensées automatiques.

Prenons un exemple concret : vous êtes stressé par un événement à venir. Plutôt que de ruminer (« Et si ça se passe mal ? Et si je ne suis pas à la hauteur ? »), la pleine conscience vous invite à observer ces pensées sans vous y identifier, comme si vous regardiez des nuages passer dans le ciel.

Une technique simple consiste à nommer ce que vous ressentez :

🔹 « Je remarque que je sens de l’anxiété. »
🔹 « Mon esprit est en train de se projeter dans un futur incertain. »
🔹 « Je sens une tension dans mon corps, et c’est OK. »

Ce détachement permet de désamorcer l’émotion en lui donnant moins de pouvoir sur nous.

Lâcher prise implique aussi d’accepter que certaines choses ne dépendent pas de nous. On pourrait faire la comparaison avec des sables mouvants : plus on se débat, plus on s’enfonce. À l’inverse, si l’on se détend et qu’on accepte la situation, on flotte et on s’en sort plus facilement.

Par exemple, face à une décision prise par quelqu’un d’autre qui ne vous convient pas, vous avez deux choix :

  1. Lutter mentalement , ruminer, vous énerver, tenter de contrôler la situation (et vous épuiser).
  2. Acceptez que vous ne pouvez pas changer cette décision, et choisissez votre réponse en fonction de ce qui dépend de vous.

Cette posture d’acceptation est libératrice, car elle vous recentre sur ce que vous pouvez changer plutôt que sur ce qui vous échappe.

3. Apprendre à identifier et remettre en question ses pensées automatiques

L’un des principaux obstacles au lâcher-prise réside dans nos pensées automatiques négatives. Ces pensées, souvent bien ancrées, apparaissent spontanément dans notre esprit et alimentent nos inquiétudes, nos ruminations et notre besoin de contrôle.

Le problème, c’est que nous avons tendance à les prendre pour des vérités absolues, alors qu’elles sont souvent biaisées ou exagérées. Ces pensées créent une tension interne et nous empêchent de lâcher prise. Nous nous accrochons à une réalité déformée qui nourrit l’anxiété et l’insatisfaction.

Le premier pas vers le lâcher-prise consiste à prendre du recul sur ces pensées et à les remettre en question. Voici un exercice issu de la restructuration cognitive, une technique utilisée en thérapie cognitive et comportementale (TCC).

Exercice : le dialogue socratique

1️⃣ Repérez une pensée qui vous empêche de lâcher prise. Exemple : « Si je ne contrôle pas tout, ça va mal se passer. »
2️⃣ Posez-vous des questions pour l’analyser :

  • Ai-je des preuves solides que cette pensée est vraie ?
  • Ai-je déjà vécu des situations similaires où tout s’est bien passé sans que je contrôle tout ?
  • Si mon meilleur ami pensait cela, que lui dirait-je ?
  • Quelle autre interprétation plus nuancée puis-je adopter ?
  • 3️⃣ Remplacez la pensée limitante par une pensée plus réaliste et apaisante. Exemple : « Je ne peux pas tout contrôler, et souvent, les choses se passent bien même sans mon intervention. »

Avec l’entraînement, cette habitude permet de désamorcer les pensées négatives et de retrouver une plus grande sérénité face à l’incertitude.

4. Lâcher prise sur les autres et leurs actions

L’une des plus grandes sources de stress et de frustration vient de notre besoin de contrôler ce que font ou pensent les autres. Nous aimerions parfois que nos proches agissent différemment, qu’ils nous comprennent mieux, qu’ils prennent de meilleures décisions… Mais la vérité, c’est que nous ne pouvons pas changer les autres, seulement la façon dont nous réagissons à eux.

Comment lâcher prise sur les autres ? Il faut déjà accepter que chacun suit son propre chemin, avec ses propres expériences, croyances et façons de voir le monde. Chaque personne a son propre système de valeurs, ses émotions et son parcours. Ce qui nous semble « logique » ou « évident » ne l’est pas nécessairement pour l’autre.

Il est naturel de vouloir aider nos proches, mais aider ne signifie pas imposer une solution. Aider, c’est proposer un soutien sans attendre de retour. Contrôler, c’est vouloir imposer notre point de vue ou notre manière de faire.

Posez-vous cette question : « Suis-je en train de l’aider ou d’essayer de lui imposer mon point de vue ? »

Exemple : Vous souhaitez que votre partenaire mange plus sainement. Plutôt que de lui faire la morale, pourquoi ne pas lui proposer de cuisiner ensemble un repas équilibré ?

5. Se détacher du passé et ne pas anticiper l'avenir excessivement

Lâcher prise, c’est aussi apprendre à vivre ici et maintenant, sans rester bloqué dans le passé ni s’angoisser pour l’avenir.

Beaucoup de nos souffrances viennent de ruminations (« J’aurais dû faire autrement… ») ou d’anticipations anxieuses (« Et si ça se passe mal ? »). Mais le passé ne peut être changé, et l’avenir est forcément incertain.

Acceptez le passé : plutôt que de ressasser, posez-vous la question : « Qu’est-ce que j’ai appris de cette expérience ? »

Calmez l’anticipation : se projeter dans l’avenir est utile, mais à petite dose. Quand l’anxiété monte, recentrez-vous sur ce que vous pouvez contrôler ici et maintenant.

Exercice rapide : Inspirez profondément, regardez autour de vous, sentez l’air sur votre peau… Revenez au moment présent . C’est là que la vie se passe.

6. Accepter l'imperfection et cultiver l'autocompassion

Lâcher prise, c’est aussi accepter que l’on ne peut pas tout contrôler ni tout réussir parfaitement. Pourtant, beaucoup d’entre nous se mettent une pression immense pour être à la hauteur, éviter les erreurs et répondre aux attentes des autres. Cette quête de perfection est souvent une source de stress et de frustration.

L’imperfection fait pourtant partie de la nature humaine. Nous sommes tous faillibles, et c’est ce qui nous rend authentiques et capables d’apprendre. Plutôt que de vous juger sévèrement à chaque faux pas, essayez de faire preuve d’ autocompassion : parlez-vous comme vous parleriez à un ami dans la même situation.

Petit exercice pratique : La prochaine fois que vous vous critiquez intérieurement, stoppez-vous et demandez-vous : « Si un ami me disait ça, que lui répondrais-je ? » Essayez de vous adresser à vous-même avec même la même bienveillance.

Apprendre à s’accepter tel que l’on est ne signifie pas renoncer à s’améliorer, mais cesser de se maltraiter mentalement pour avancer plus sereinement.

7. Comment lâcher prise : grâce à la thérapie

Si vous ne savez pas comment lâcher prise, que vous n’y parvenez pas malgré vos tentatives, peut-être que l’aide d’un thérapeute serait bénéfique.

Certaines résistances sont profondément ancrées et nécessitent un travail plus approfondi. Un psychologue vous accompagne pour identifier ce qui vous empêche réellement de lâcher prise. S’agit-il d’une peur du vide ? D’un besoin excessif de contrôle ? D’un perfectionnisme rigide ? En thérapie, on travaille sur ces schémas de pensée et les émotions sous-jacentes pour les transformer en approches plus souples et apaisées.

Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC), par exemple, permettent de remettre en question les pensées automatiques négatives qui vous poussent à vous accrocher à ce que vous ne pouvez pas changer. La pleine conscience et la thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT) vous aident à développer une posture d’acceptation face aux incertitudes de la vie.

Par exemple, une personne anxieuse qui anticipe toujours le pire pourrait apprendre, en thérapie, à différencier une inquiétude rationnelle d’une pensée catastrophiste et à la reformuler de manière plus réaliste.

Lâcher prise demande du temps, et un psychologue peut vous aider à avancer à votre rythme, en douceur, sans culpabilité.

8. Prendre du recul grâce à des activités extérieures

Lorsque l’esprit est envahi par les ruminations et le stress, changer de cadre et s’investir dans des activités extérieures permet de relâcher la pression et de prendre du recul. En sortant du cercle vicieux des pensées obsédantes, on crée une distance émotionnelle avec ce qui nous préoccupe.

Les activités physiques, comme la marche en pleine nature, la course à pieds, le yoga, permettent de se reconnecter à son corps et de relâcher les tensions mentales. Le sport libère des endorphines, des hormones du bien-être, qui créent un état d’esprit plus apaisé et détendu.

Les activités artistiques, comme la peinture, la musique ou l’écriture, offrent une forme d’expression qui détourne l’attention des pensées et libère les émotions. Même des activités simples, comme jardiner, cuisiner ou bricoler, permettent de se recentrer sur l’instant présent et de canaliser l’énergie autrement.

S’accorder du temps pour des activités qui font du bien, c’est aussi reconnaître qu’on ne peut pas tout contrôler et qu’il est essentiel de retrouver du plaisir en dehors des préoccupations quotidiennes.

 

Vous voyez, le lâcher prise peut se développer de différentes manières. C’est un processus de développement personnel qui demande du temps, mais il est possible d’y arriver avec de la patience et de la persévérance. Vous souhaiter réserver votre consultation avec une psychologue pour adulte à Troyes, pour vous aider à lâcher prise ? Contactez-moi 😉

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