Burn-out : Comment s'en sortir ?

Dans mon cabinet, je reçois souvent des personnes en burn-out. Elles arrivent épuisées, vidées, parfois en larmes, en me disant : « Je n’en peux plus », « Je ne me reconnais plus », « Je n’y arrive plus »…  Contrairement à ce qu’elles pensaient au départ, ce n’est pas juste un coup de fatigue ou une mauvaise passe. Le burn-out est un mécanisme plus profond. On se sent submergé, dépassé, comme si on avait perdu toute énergie pour avancer.

Ce qui frappe souvent mes patients, c’est qu’ils n’ont pas vu venir le burn-out. « J’ai toujours été capable d’encaisser », « J’adore mon travail, pourquoi je me sens comme ça ? ». Lorsque les exigences du travail deviennent trop lourdes et que l’on n’a plus assez de ressources pour compenser, le corps et l’esprit finissent par lâcher.

Dans cet article, je réponds à cette question souvent posée : le burn out, comment s’en sortir ?

Comprendre les mécanismes du burn-out

Vous vous réveillez un matin, incapable de sortir du lit. Votre corps est lourd, votre esprit vidé, et l’idée même d’aller travailler vous semble insurmontable. Il y a peut-être aussi des larmes, une boule au ventre, des douleurs diffuses. Le diagnostic tombe : burn-out.

Ce qu’il faut comprendre, c’est que le burn-out ne survient pas du jour au lendemain. Ce n’est pas un simple coup de fatigue ou une mauvaise période à surmonter avec un peu de repos. C’est un processus lent et insidieux qui s’installe sur des mois, voire des années, jusqu’à ce que votre corps et votre esprit n’en puissent plus.

Tout commence souvent par un engagement excessif dans le travail. Vous aimez ce que vous faites, vous voulez bien faire, être à la hauteur, répondre aux attentes. Alors, vous acceptez des charges de travail toujours plus lourdes, vous travaillez tard, vous pensez boulot même en dehors des horaires. Vous serrez les dents face aux tensions, aux délais intenables, aux exigences qui s’accumulent. Votre corps, lui, encaisse… jusqu’à un certain point.

Le stress, à la base, est une réaction normale du corps pour faire face aux défis. Il libère des hormones comme le cortisol et l’adrénaline, qui nous donnent l’énergie nécessaire pour gérer les situations difficiles. Mais quand ce stress devient permanent, l’organisme s’épuise :

  • Vous dormez mal, mais vous continuez à avancer, persuadé(e) que « ça va passer ».
  • Vous avez des douleurs, des migraines, des tensions musculaires, mais vous mettez ça sur le compte de la fatigue.
  • Vous devenez irritable, à fleur de peau, mais vous pensez que c’est juste un peu de stress de plus.
  • Vous avez du mal à vous concentrer, à prendre des décisions, et pourtant, vous vous forcez à tenir bon.

Et puis un jour, tout lâche. Votre corps dit stop. Votre cerveau est en surchauffe, il n’arrive plus à fonctionner normalement. C’est l’effondrement.

Le burn-out survient quand l’équilibre entre les efforts fournis et la récupération est rompu sur le long terme. Si vous donnez sans jamais recharger vos batteries, tôt ou tard, elles s’épuisent.

Un travail exigeant ne mène pas nécessairement au burn-out. Ce qui fait la différence, c’est la possibilité de compenser :
✅ Avoir des moments de repos réels, où l’on peut décrocher sans culpabiliser.
✅ Se sentir soutenu(e), reconnu(e) dans son travail.
✅ Pouvoir dire non quand la charge devient trop lourde.

Quand ces éléments disparaissent, l’usure s’installe. Et plus on avance dans ce cercle vicieux, plus le burn-out devient inévitable.

Le burn-out n’est pas un manque de volonté ou de résilience . Ce n’est pas « dans la tête ». C’est un épuisement réel, profond, autant physique que mental . Et c’est un signal d’alarme qu’il faut prendre au sérieux.

Les signes qui doivent alerter

Souvent, les personnes en burn-out ne réalisent pas immédiatement qu’elles vont mal. Les premiers signes passent inaperçus ou sont minimisés : « c’est juste une période chargée », « je suis un peu fatigué(e) », « ça ira mieux après le week-end ». Mais certains symptômes doivent vraiment alerter, car ils indiquent que le corps et l’esprit sont en train de s’épuiser.

Une fatigue chronique

La fatigue est un des premiers signaux du burn-out. Mais pas n’importe quelle fatigue :

👉 Vous dormez, mais vous ne récupérez pas. Vous vous sentez déjà épuisé(e) dès le réveil.
👉 Vous avez du mal à vous concentrer sur des tâches simples.
👉 Le moindre effort vous semble insurmontable, même des choses basiques du quotidien (faire les courses, répondre à un message).

Si un week-end de repos ou même des vacances ne suffit plus à recharger vos batteries, c’est un vrai signal d’alarme.

Une charge mentale qui devient écrasante

Votre tête ne s’arrête jamais. Vous pensez au travail même le soir, la nuit, le week-end. Vous anticipez les problèmes, vous refaites mentalement vos journées, vous stressez pour le lendemain.

– Difficulté à prendre des décisions : même des choix anodins deviennent compliqués.

– Troubles de la mémoire : vous oubliez des rendez-vous, des tâches importantes.

– Impression de « ramer » mentalement, de ne plus avoir les idées claires.

Avec le temps, cela peut même donner l’impression d’être « déconnecté(e) », comme si votre cerveau était en mode automatique, sans plus ressentir grand-chose.

Des émotions fluctuantes

Les nerfs à fleur de peau, des larmes qui montent sans raison, ou au contraire, un détachement émotionnel total où plus rien ne vous touche. Le burn-out peut provoquer des réactions opposées :

 Hypersensibilité et irritabilité : la moindre remarque vous blesse, vous ressentez la colère ou la tristesse monter rapidement.
 Un sentiment de vide, d’indifférence : ce qui vous motivait avant ne vous fait plus rien, vous vous sentez « éteint(e) ».

Certains patients me disent : « Je ne ressens plus rien, c’est comme si j’étais devenu(e) un robot. », « mes proches ne me reconnaissent plus »…

Des problèmes physiques

Le stress chronique ne touche pas que le mental, il s’imprime aussi dans le corps :

👉 Maux de tête fréquents, douleurs musculaires (dos, nuque, cervicales) .
👉 Troubles digestifs : douleurs d’estomac, nausées, intestin déréglé.
👉 Palpitations, oppression thoracique, sensation d’essoufflement .

Le corps envoie des signaux, et souvent, il est déjà en alerte rouge bien avant qu’on ne prenne conscience du burn-out.

Une perte de sens et de motivation

Un des aspects les plus marquants du burn-out est cette perte progressive de sens. Ce travail qui comptait pour vous, qui vous motivait, vous passionnait même, devient une source d’angoisse.

👉 Tout devient absurde, sans intérêt.
👉Vous n’arrivez plus à vous projeter dans l’avenir.
👉 Vous doutez de vos compétences, vous avez l’impression de ne plus être à la hauteur.

C’est ce qu’on pourrait appeler « le cynisme du burn-out » : on décroche mentalement, on fait le strict minimum en attendant la fin de la journée, sans plus y croire.

Burn out comment s'en sortir : un processus en 3 phases

1. La phase de récupération : remettre son corps et son esprit sur pied

Avant toute chose, il faut recharger sles batteries. Votre corps et votre mental ont été mis à rude épreuve, il est donc nécessaire de leur donner du répit.

✅ Le sommeil comme priorité : retrouver un sommeil réparateur est indispensable. Parfois, il faut du temps pour réapprendre à bien dormir, mais c’est un passage clé vers la guérison.

✅ Lâcher prise sur le travail : un arrêt de travail est souvent nécessaire pour permettre au système nerveux de retrouver son équilibre. Je sais que cela est difficile à accepter, mais il ne faut surtout pas culpabiliser ! Comprenez que votre cerveau a besoin de repos pour fonctionner à nouveau normalement.

✅ L’activité physique : le sport, notamment en plein air, aide à diminuer le stress et favorise la production d’endorphines, les hormones du bien-être. Une simple marche quotidienne d’une heure peut déjà faire des miracles.

2. Comprendre et analyser : pourquoi j'ai fait un burn-out ?

Une fois l’énergie un peu retrouvée, je vous conseille de prendre du recul et d’analyser les causes du burn-out.

💡 Identifier les facteurs déclencheurs : surcharge de travail, manque de reconnaissance, conflits avec la hiérarchie, valeurs en décalage avec l’entreprise, perfectionnisme excessif… Quels éléments ont conduit à cette situation ?

💡 Apprendre à poser ses limites : dire non, déléguer, ne plus accepter des charges de travail intenables… Ces apprentissages sont au coeur de la guérison, et pour ne pas replonger.

💡 Réfléchir aux changements nécessaires : cela peut être une modification de son mode de travail, une formation, un changement de poste, voire une réorientation. L’idée est de construire un environnement qui respecte votre équilibre de vie.

C’est lors de cette étape qu’une thérapie peut vous aider. Généralement, le burn-out se met en place sur un certain « terrain » ; il est intéressant d’aller analyser ce qui vous a rendu vulnérable, de façon à ne pas retomber dans les mêmes schémas ensuite. Des consultations de psychologie pour adulte pourront vous y aider.

3. Penser le retour au travail

Contrairement aux idées reçues, retourner travailler fait partie du processus de guérison… à condition que ce retour soit bien préparé.

– Échanger avec son employeur : un aménagement du temps de travail (temps partiel thérapeutique, réorganisation des missions) peut être envisagé.

– Y aller progressivement : reprendre en douceur permet d’éviter un effet « boomerang » qui mènerait à une rechute.

– Appliquer les nouveaux réflexes : apprendre à gérer son stress, organiser ses priorités, éviter la surcharge… Ces ajustements sont essentiels pour éviter de retomber dans vos anciens fonctionnements.

Attention, il y a certaines erreurs à éviter :

🚫 Reprendre trop vite : on pense souvent qu’on ira mieux dès qu’on reprendra « le rythme », mais c’est un piège. Il faut d’abord avoir retrouvé de l’énergie et travaillé sur les causes du burn-out.

🚫 Attendre que les autres changent : même si l’environnement professionnel a une part de responsabilité, il est préférable de modifier sa propre manière de fonctionner pour ne pas retomber dans les mêmes travers.

🚫 Miser uniquement sur les médicaments : les anxiolytiques et antidépresseurs peuvent aider ponctuellement, mais ils ne sont pas une solution à long terme.

Je souffre de burn out, comment s'en sortir ? Ce qu'il faut retenir

Burn out comment s’en sortir ? Selon moi, il faut déjà accepter de lever le pied ! 

Si en lisant ces lignes, vous vous êtes reconnu(e), c’est peut-être le moment de vous poser la question : jusqu’où comptez-vous tenir comme ça ? Le burn-out n’est pas une fatalité, mais plus on attend, plus il est difficile d’en sortir.

Vous avez le droit de dire stop. De prendre du recul, de demander de l’aide, de souffler. Et surtout, vous n’avez pas à traverser ça seul(e). Un burn-out, ce n’est pas un manque de volonté, ce n’est pas « dans la tête » : c’est un épuisement réel, physique et mental , qui mérite toute votre attention.

Alors, si vous sentez que quelque chose ne va pas, je vous propose d’en discuter, contactez-moi. Prenez soin de vous, vraiment.

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